La mondialisation est-elle en voie de disparition? C’est ce que certains prédisent. Or, dans le contexte de volatilité mondiale actuel – de la guerre en Ukraine à la hausse fulgurante des prix des denrées alimentaires et de l’énergie –, il est plus important que jamais de fonder les prévisions et les décisions commerciales sur des faits. C’est ce que la neuvième et toute récente édition du rapport sur l’indice DHL de connectivité mondiale vous permettra de faire.
Qu’est-ce que l’indice DHL de connectivité mondiale? En termes simples, c’est une indication du degré de connectivité d’un pays particulier avec le reste du monde.
La connectivité mondiale d’un pays est déterminée par quatre flux d’échanges entre pays : le flux du commerce (les importations et exportations de marchandises et de services); le flux de capitaux (les investissements entrants et sortants d’un pays); le flux d’informations (comme le trafic internet et les minutes d’appels téléphoniques); et le flux de personnes (notamment, le nombre de touristes entrants et sortants et le nombre de migrants).
La dernière édition de l’indice s’appuie sur quatre millions de points de données répartis sur 13 mesures des flux de pays à pays. La particularité unique de l’indice de DHL consiste dans l’étude simultanée de l’ampleur des flux internationaux des pays par rapport à leur activité domestique (« échelle ») et leur portée géographique autour du monde (« couverture »).
Cette combinaison de mesures et de contexte donne des renseignements inégalés sur lesquels fonder vos décisions commerciales. Voici quelques éléments clés du rapport sur l’indice :
L’état des quatre flux mondiaux
Quelles sont les principales observations globales depuis la dernière édition de l’indice DHL de connectivité mondiale en 2021? Voici un bref aperçu pour chaque flux.
Commerce : reprise rapide, puis croissance soutenue
Si le commerce international des marchandises s’est effondré au début de la pandémie, il a rebondi en 2020 et 2021 et s’est hissé à la mi-2022, à un niveau de 10 % supérieur à celui d’avant la crise. Le commerce des services a également dépassé les niveaux prépandémiques en 2022. On s’attend cependant à ce que la croissance ralentisse en 2023 en raison de la faiblesse des conditions macroéconomiques.
Capitaux : les investissements à l’étranger ralentis par la conjoncture mondiale
Les flux d’investissement direct à l’étranger (IDE) – c’est-à-dire lorsqu’un investisseur, une entreprise ou un gouvernement prend une participation substantielle dans une société ou un projet dans un autre pays – ont retrouvé les niveaux prépandémiques en 2021.
Toutefois, au deuxième trimestre de 2022, le flux de capitaux commençait à s’affaiblir à cause de la guerre en Ukraine et du ralentissement de l’économie mondiale. Dans l’ensemble, la plupart des nouvelles politiques mondiales continuent de soutenir l’IDE, bien que certains pays semblent maintenant désireux de le réglementer ou de le restreindre.
Les flux d’actions de portefeuille mondiaux sont restés relativement stables malgré de fortes fluctuations vers les marchés émergents.
Informations : retour à la normale après un pic pandémique
Les flux d’informations, tels que le trafic Internet, qui s’étaient envolés pour atteindre un sommet en 2020, sont revenus à leur tendance prépandémique en 2021 et 2022.
La mondialisation des flux d’informations se poursuit, mais semble ralentir. Elle pourrait être entravée par l’adoption de politiques plus restrictives par les pays.
Personnes : baisse des voyages à l’étranger
Par rapport aux niveaux prépandémiques, les voyages internationaux ont chuté de 70 % en 2020 et 2021; ils étaient encore inférieurs de 37 % en 2022. Cependant, une reprise pointe à l’horizon 2023 et l’on prévoit qu’ils devraient revenir à des niveaux inférieurs de seulement 5 à 20 % à ceux de 2019.
En même temps, malheureusement, il y a eu une forte augmentation du nombre de réfugiés en raison de la guerre en Ukraine.
Une observation particulière mérite d’être soulignée. L’indice apporte des preuves de l’éloignement croissant entre les États-Unis et la Chine, les deux plus grandes économies, dans la plupart des flux internationaux. En 2022, la montée des tensions entre les deux pays a fait intensifier les craintes qu’elles pourraient conduire à une fragmentation plus large des flux mondiaux en blocs de pays rivaux. À ce jour, peu d’indices donnent à penser que les craintes sont en voie de se matérialiser.
De la mondialisation à la régionalisation?
De nombreux observateurs ont prédit un recul de la mondialisation au profit de la régionalisation en raison des tensions géopolitiques et du manque de confiance dans les chaînes d’approvisionnement. Or, les données du dernier indice réfutent clairement cette tendance.
En fait, la distance moyenne parcourue par les flux du commerce, de capitaux, d’informations et de personnes a augmenté au cours des dernières années. La seule catégorie affichant une transition claire vers la régionalisation est celle des flux de personnes, en raison du changement dans la structure des déplacements (plus de voyages vers des destinations proches plutôt que plus éloignées) qu’a généré la pandémie de Covid-19.
Les pays les plus mondialement connectés
La présente édition de l’indice DHL de connectivité mondiale a suivi la mondialisation de 171 pays de 2001 à 2021.
Les Pays-Bas sont repassés en tête des pays le plus connectés au monde cette année, reprenant les devants sur Singapour, premier en 2020. Singapour occupe à son tour la deuxième place.
L’Albanie et plusieurs autres pays des Balkans comptent parmi les pays qui ont connu les plus fortes progressions. Le Mozambique et la Sierra Leone affichent également une importante hausse de leur connectivité, après la fin de guerres civiles meurtrières.
Vous pouvez voir la liste complète des pays les plus connectés au monde selon les quatre flux de l’indice de connectivité, ici.
Qu’en est-il de l’avenir de la mondialisation?
Dans le contexte de la volatilité actuelle du monde, des commentateurs ont avancé diverses prédictions sur l’avenir de la mondialisation en 2022.
Entre la déclaration de Moisés Naím à l’effet que la mondialisation s’est avérée plus résiliente que prévu et la prédiction de Larry Fink voulant que la guerre en Ukraine ait mis fin à la mondialisation telle que nous l’avons connue et la position plus circonspecte de Christine Lagarde que des changements émergeaient dans le commerce mondial, il est clair que personne n’est sûr à 100 %.
Toutefois, le rapport sur l’indice DHL de connectivité mondiale vous apporte des éléments d’information détaillés qui vous aideront à tirer vos propres conclusions et à prendre vos propres décisions commerciales.
Vous pouvez explorer le rapport complet sur l’indice DHL de connectivité mondiale ici.